L’écogeste, un truc de vieux ? La «génération climat» semble moins concernée que ses aînés par l’adoption des bons réflexes pour réduire les déchets, selon un sondage.
Paradoxalement, alors que la question de l’environnement prend une place croissante dans le débat public, parfois à coups d’actions spectaculaires fortement médiatisées, les écogestes restent plutôt occasionnels chez les moins de 35 ans, si l’on en croit cette étude Odoxa menée pour Suez.
Pourtant, 9 Français sur 10 déclarent faire un effort pour limiter leurs déchets au quotidien, notamment 93% des retraités et 91% des ruraux. Mais, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que 83% des moins de 35 ans admettent qu’ils ne le font jamais, tout comme les habitants de l’agglomération parisienne (84%).
Ce désintérêt s’observe pour chaque écogeste… Par exemple, si 79% des 65 ans et plus s’efforcent d’éviter le gaspillage alimentaire en cuisinant les restes, les jeunes y mettent, là encore, moins d’enthousiasme (60%), tout comme l’utilisation de l’eau du robinet, plutôt qu’en bouteille en plastique, qui concerne 57% des 65 ans et plus, contre 33% des 18-24 ans.
Freins culturels et manque d’information
Faire des dons de vêtements et équipements à des associations ou dans des bennes de collecte, plutôt que de les jeter ? Les 18-24 ans, plus préoccupés que leurs ainés par la crise climatique, se sentent peu concernés (33%), alors que leurs grands-parents ne rechignent pas à le faire régulièrement (57%).
Quant à rapporter ses médicaments non-utilisés ou périmés à la pharmacie, les jeunes y voient encore moins d’intérêt (26%) que les 65 ans et plus (66%), même si les gélules, sirops, pommades et autres crèmes rapportés sont incinérés pour produire de l’énergie sous forme de vapeur et d’électricité. Enfin, essayer plus souvent de réparer ses objets et ses équipements pour les faire durer n’intéresse pas plus la «génération climat» (31% vs 45%).
En revanche, les jeunes sont plus enclins à vouloir changer leur mode de consommation : 49% des 25-34 ans déclarent avoir recours aux plateformes de «seconde main», pour écouler leurs vêtements ou leurs équipements, contre 25% des 65 ans et plus. Ils préfèrent aussi recycler et revendre leur smartphone (29% vs 22%), pour en changer, et privilégient davantage les achats en vrac (17%), que leurs aînés (13%).
Enquête réalisée par Internet du 5 au 14 octobre auprès d’un échantillon de 12 482 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.