Avec sa vision singulière du parfum, cette nouvelle marque bouscule les poncifs de la parfumerie de luxe qu’elle entend bien démocratiser.
Que se passe-t-il lorsqu’on laisse créer en toute liberté deux artistes parfumeurs avec comme seule règle : pas de règle ? On obtient dix jus originaux, qui ne ressemblent à aucun autre. Irène Farmachidi et Bertrand Duchauffour ont fait preuve, pour la collection Ynepsie, d’une maîtrise subtile des dosages et des accords olfactifs.
Bien sûr, la création d’un parfum ne se résume pas à la simple addition d’ingrédients. Mais ces deux-là peuvent discerner près de 3 000 ingrédients différents ! Cela leur permet de faire preuve d’audace et de marier matières exceptionnelles pour créer des accords inattendus. Si Irène, bercée par l’art sous toutes les formes depuis sa tendre enfance, privilégie les matières premières naturelles comme les agrumes, l’iris, la fleur d’oranger et les muscs Bertrand, lui, trouve son inspiration dans ses nombreux voyages en Indes ou en Afrique. Ses matières premières favorites sont le pavana, l’iris, l’oued, le patchouli ou l’osmanthus.
A l’arrivée, dix parfums singuliers baptisés d’appellations baroques ou malicieuses. Eau Lala, une Cologne pleine de surprise, s’ouvre sur un vent frais d’agrumes (bergamote, citron, gingembre, basilic) pour devenir un accord floral (rose, eucalyptus, rhubarbe, iris, cyclamen, groseille) et finir sur une touche de myrtille, cèdre blanc et Musc. Irisistible, un floral poudré, marie un nuage de lait, de la bergamote et de la mandarine, à un coeur de rose blanche, iris, fleur d’héliotrope pour laisser un sillage de santal, de musc et de fève tonka.
Tout en délicatesse, Eden Flower évoque le jardin d’Eden, avec un nuage de muguet et de chèvrefeuille, qui s’épanouit en bouquet de jasmin, de rose ponctué de nectar de pêche, avant de s’étirer tout en sensualité entre santal, patchouli et musc. Les nostalgiques de la Méditerranée opteront pour Nérolibérée, habillée de cardamome, d’agrumes et de petit grain avant de se libérer en fleur d’oranger, lavande et jasmin d’eau et de finir sur un fond out de musc, de vétiver et ambre gris.
Des accords olfactifs inattendus
La fraîcheur craquante de la poire Nashi et du carambole, relevée par la feuille de tomate, lève le rideau de Chypre Cosmic, pour se fondre dans un coeur aqueux de jacinthe d’eau, de jasmin et de pivoine avant de laisser un sillage de musc, d’ambre gris et d’un accord chypré. A la recherche d’un parfum sensuel mais très moderne.
Fleur de crème, un floral poudré à la fois frais et lumineux, associe la gourmandise de la poire et cédrat à un bouquet floral de tubéreuse, gardénia et muguet, relevé d’une note de café, avant de s’éteindre au profit de l’ambre gris, le musc et le cèdre blanc. Nostalgie de l’enfance ? Sucrilège traduit la fusion gourmande de l’orange douce et du fruit du dragon à des notes de coeur d’orchidée, de chocolat et de vanille qui se transforme en effluves de musc, de fève tonna et d’ambre gris.
Les hommes ne sont pas oubliés. Sea Storm s’ouvre une fraicheur intense où la bergamote de Calabre se mêle aux odeur de marine, avant de se transformer en accords plus chauds (sable chaud, fleur de thym, santal) et finir sur des notes audacieuses de patchouli, musc et ambre gris.
Il fallait aussi un vétiver dans cette collection, mais, là encore les accords olfactifs n’ont rien de convenu. Véthiver d’été – qui peut se porter toute l’année ! – est un parfait équilibre entre la bergamote, le poivre noir, la fève de cacao et un coeur de vétiver, iris et noix de muscade. Il laisse en souvenir une effluve addictive de galas, de cèdre et de benjoin… Un vrai parfum de peau !
Produit de son époque, la collection se commercialise en flacon de verre opaque de 30ml, facilement rechargeable. Ynepsie, L’eau de parfum, 34 euros le flacon de 50 ml ; 44 euros la recharge en flacon alu de 100 ml. Disponible sur le site de la marque.
