On retrouve aujourd’hui le Chi Nei Tsang au menu de certains grands spas internationaux. Mais ce massage du ventre, issu de la médecine traditionnelle chinoise, ne se laisse pas facilement apprivoiser…
En effectuant un toucher sur la zone abdominale, cette discipline, entre art du toucher et médecine alternative, débarrasserait le corps de ses toxines et de ses tensions, en dénouant les blocages émotionnels, permettant ainsi à l’énergie, le «chi», de circuler librement à travers le corps.
Un art taoïste
Pratiquée autrefois en Chine par les moines taoïstes pour leur permettre de résister aux longs exercices spirituels, cette thérapie est apparue en Occident vers la fin du XXème siècle, quand le taoïste d’origine chinoise Mantak Chia fonde, en 1974, à New York, l’Universal Tao Center, pour y enseigner cette méthode, avant de s’établir en Thaïlande vingt ans plus tard.
Une approche holistique
Les masseurs travaillent ici principalement sur l’abdomen : n’oublions pas que, pour les Chinois, il s’agit du centre énergétique de notre organisme. Ils effectuent des pressions profondes, mais jamais violentes. La discipline associe pressions appuyées, travail respiratoire et parfois, un peu de phytothérapie. L’objectif : agir sur les systèmes digestif, respiratoire, cardio-vasculaire, lymphatique, nerveux, endocrinien, urinaire, ainsi que sur les muscles et les articulations.
Défaire les nœuds
Pour les Chinois, en effet, nous «avalons» nos émotions, comme s’il s’agissait de nourriture. Mais les événements traumatiques sont parfois difficiles à surmonter. Le langage courant est assez significatif à cet effet. Ne dit-on pas : «j’ai du mal à avaler cette couleuvre», «je n’arrive pas à digérer ce qu’on m’a fait» ?
Nous stockons souvent nos émotions et ne les éliminons que lentement, empêchant ainsi la libre circulation de la lymphe, du sang, de l’oxygène et de l’énergie. Selon la médecine chinoise, nos sept émotions principales élisent ainsi domicile dans cinq de nos organes. La colère se loge dans le foie, la joie dans le cœur, la tristesse préfère les poumons, l’anxiété la rate et la peur et l’angoisse privilégient les reins.
Là encore, la sagesse populaire a incorporé ces notions dans le langage courant. Exemples : «je me fais de la bile», «cela me coupe le souffle», «je me mets la rate au court-bouillon», «j’en ai plein le dos»… Toutes ces émotions empêchent notre organisme de fonctionner correctement et les manœuvres de Chi Nei Tsang, en évacuant ces «stockages émotionnels», permettent à l’énergie de circuler à nouveau librement.
Apprendre la technique
En Asie, ne devient pas praticien de Chi Nei Tsang qui veut. Il faut 170 heures de cours théoriques, 80 heures de pratique et 100 études de cas pour être agréé praticien officiel. Une exigence légitime, lorsqu’on sait que cette discipline possède une efficacité redoutable, mais ne pardonne aucune fausse manœuvre. Elle n’est donc accessible qu’à des praticiens expérimentés et motivés.
Les formations de Chi Nei Tsang se sont développées en France un peu partout et sont généralement limitées à de petits groupes de stagiaires, entre 2 et 6, pour garantir une qualité optimale. Reste que des formations de 3 à 5 jours ne sont pas forcément suffisantes pour assurer l’excellence de la technique…