Le maquillage permanent, bien que durable, n’est pas nécessairement irréversible. Il existe plusieurs techniques pour éliminer ou atténuer des traces qui persistent avec le temps. Voici quelques pistes pour répondre aux questions de vos clientes.
Plusieurs raisons peuvent pousser une cliente à vouloir retirer son maquillage permanent. Elle peut d’abord s’en lasser ou simplement préférer une apparence plus naturelle. Par ailleurs, si le résultat lui semble inesthétique ou asymétrique, elle peut vouloir corriger ou éliminer complètement le travail qui a été réalisée. Il ne faut pas non plus négliger les effets de mode. Les tendances esthétiques évoluent et ce qui était populaire il y a quelques années peut ne plus être à la page aujourd’hui…
Le plus simple est de laisser du temps au temps, car le maquillage permanent s’estompe naturellement, bien que cela puisse prendre plusieurs années. Cette option est la moins invasive, mais aussi… la plus longue. Les clientes qui souhaitent des résultats plus rapides préféreront donc se tourner vers des méthodes plus radicales.
Quelles sont les différentes techniques ?
• Le ponçage salin de la peau. Cette technique plutôt archaïque consiste à utiliser une solution saline pour éroder les pigments de la peau. Elle peut être efficace pour les sourcils, mais moins pour les lèvres ou les yeux. Une chose est sûre : le risque de voir subsister des marques permanentes sur la peau est élevé.
• La repigmentation du derme. Cela implique l’application d’un pigment de couleur chair pour neutraliser la couleur du maquillage permanent. Cette méthode, qui requiert l’intervention d’une dermographe expérimentée, peut être utile pour estomper les sourcils, mais elle ne convient pas pour les zones délicates comme les lèvres ou les yeux.
Par exemple, il est possible de corriger un eye-liner, car au fil des années, le contour de l’œil peut se modifier. De même, on peut retoucher les les lèvres en repigmentant.
La dépigmentation chimique. Des produits chimiques sont appliqués sur la peau pour décolorer les pigments du maquillage permanent. Cette approche, plutôt agressive, peut être efficace, mais elle comporte des risques d’irritation et de cicatrices.
Le détatouage laser. On utilise des impulsions laser pour briser les pigments du maquillage permanent, qui sont ensuite éliminés par le système immunitaire du corps. Ce n’est parfois pas le cas : la matière reste alors dans le corps, mais elle ne se voit plus…
Il faut donc être particulièrement prudent en cas de très anciennes pigmentations, qui peuvent contenir des métaux lourds. De façon générale, le noir est plus facile à enlever au laser, car le pigment est à l’état pur. Au final, cette méthode est généralement la plus efficace et la plus rapide, mais elle peut aussi être coûteuse et douloureuse.
Quels matériels et quels produits utiliser ?
Le choix des matériaux et des produits dépendra de la technique choisie pour retirer le maquillage permanent. Pour le ponçage salin de la peau, il est nécessaire d’utiliser une solution saline stérile et des aiguilles à usage unique. La repigmentation du derme, elle, nécessite des pigments de couleur chair spécifiques et un dispositif d’application approprié.
Par ailleurs, la dépigmentation chimique requiert des produits chimiques spécifiques conçus pour décolorer les pigments, tels que les solutions trichloroacétiques, ou pour les extraire, avec de l’acide glycolique. Dans ce cas, le protocole doit être suivi à la lettre, et surveillé après la prestation. Il faut les utiliser avec prudence et suivre les instructions du fabricant pour éviter les complications. Enfin, le détatouage laser nécessite un équipement laser spécialisé, qui doit être manipulé par un médecin.
Quels sont les effets secondaires ?
Les effets secondaires varient en fonction de la technique choisie pour retirer le maquillage permanent.
• Douleur et inconfort. Certaines méthodes, comme le détatouage laser, peuvent être douloureuses pendant et après le traitement.
• Irritation et inflammation. La peau peut être irritée et enflée suite à un traitement, en particulier lors de l’utilisation de produits chimiques ou de techniques invasives.
• Infection. Les infections peuvent survenir si la zone traitée n’est pas soignée correctement après l’acte, si l’on ne respecte pas les soins post-opératoires, ou si les instruments utilisés ne sont pas stériles, ce qui est relativement rare, car la majorité des praticiens travaille avec du matériel stérile à usage unique.
• Cicatrices. Certaines méthodes, comme le ponçage salin de la peau et la dépigmentation chimique, peuvent entraîner des cicatrices si elles ne sont pas réalisées correctement.
• Hypo ou hyperpigmentation. Le traitement peut entraîner une décoloration de la peau, la rendant plus claire ou plus foncée que la couleur naturelle.