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Après l’interdiction, la délation : RMC/BFMTV traque les instituts «clandestins»

RMC - APOLLINE MATIN

La chroniqueuse Marie Dupin inflige aux esthéticiennes une leçon de maintien pour le moins déplacée sur le plateau de RMC, dont le patron a été épinglé, le mois dernier, par le Canard enchaîné, pour sa présence dans un restaurant clandestin, également fréquenté par des journalistes de BFM TV. 

Drôle d’époque où des journalistes se font auxiliaires du ministère de l’Intérieur. Jeudi, dans «Apolline Matin» (sic) – l’émission matinale d’Apolline de Malherbe, qui a pris la succession de Jean-Jacques Bourdin -, les fins limiers de la chaîne de NextRadio TV, également propriétaire de BFM TV, ont choisi de traquer les instituts de beauté «clandestins».

Depuis le début de la crise sanitaire, la «chasse» aux resquilleurs est en passe de devenir un «marronnier», comme on dit dans le jargon journalistique, c’est-à-dire un sujet qui revient à chaque nouveau confinement. Cette fois, il ne s’agit plus de traquer les salons de coiffure, autorisés à poursuivre leur activité, mais les instituts.

Les images diffusées en caméra caché donnent un côté dramatique qui sied désormais au genre. Ambiance : Marie Dupin appelle un institut et obtient un rendez-vous à 10 h pour une manucure devant la grille fermée de cet établissement. On vient la chercher et on la fait monter par derrière. La tension est à son paroxysme. La voix off est à la fois sobre et alarmante. Bref, du travail de pro.

«Je rentre dans le salon et là, tout se passe comme pour une manucure classique, comme si de rien n’était», avertit la chroniqueuse, qui sait ménager le suspense… À l’intérieur, deux autres clientes, avec masques et plexiglass. Fausse alerte : «les gestes barrières sont respectés», admet la journaliste en immersion, qui ne porte, quant à elle, aucun masque sur le plateau, comme ses collègues. Mais certaines professions sont sans doute plus immunisées que d’autres. Le virus n’a pas encore livré tous ses secrets.

« Le téléphone n’arrête pas de sonner »

Des signes plus inquiétants apparaissent enfin : «Le téléphone n’arrête pas de sonner, des salariées prennent RV sur RV, même le dimanche»… Une cliente est interrogée. «Si on se laisse aller… », tente de répondre la malheureuse, qui veut rester coquette malgré le confinement. Après avoir minutieusement décrit la scène de crime, la journaliste fait la leçon : «Ben oui, on va pas se laisser aller… Les ongles, c’est important, quitte à braver la loi !», tranche-t-elle, avant de relever qu’on ne peut payer dans cet institut qu’en chèque ou en espèces.

L’enquête continue. «On a eu le cas d’instituts qui disent qu’ils sont fermés et qui appellent leurs clients fidèles pour leur dire de venir», assure la journaliste, qui ajoute à sa liste un nouveau délit : «on a eu une esthéticienne qui nous a expliqué que, du coup, elle faisait les soins chez elle, parce qu’après tout elle avait le droit d’inviter qui elle veut».

On n’en saura pas plus sur la situation financière et morale de ces professionnelles, qui viennent de subir un troisième coup de massue depuis un an. En fait, il ne s’agit ici que de faire peur, avec, au passage, un petit rappel à la loi : «Les gérants de ces instituts risquent gros, jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende», prévient la chroniqueuse, sans doute aveuglée par le petit drapeau bleu-blanc-rouge de sa carte de presse.

«Après les restos clandestins, on a les instituts de beauté clandestins», annonce RMC sur son site, suggérant ainsi une sorte de continuité délictueuse. Un contre-feu qui tombe à point. La polémique, il est vrai, avait vite enflé le mois dernier, avant même le reportage de M6 sur des dîners clandestins organisés dans le 8e arrondissement de Paris, quand le Canard enchaîné révélait qu’une vingtaine de journalistes du groupe Altice (BFM, RMC, SFR) et le directeur général de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel, s’étaient retrouvés dans un restaurant clandestin à proximité de la chaîne d’info en continu.

 

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