Les salons de coiffure belges ne désemplissent pas, mais les nouveaux talents ne se bousculent pas pour y travailler. Comme en France, la profession a du mal à susciter des vocations chez les jeunes, rapporte la RTBF.
Comme tant d’autres, le salon de coiffure de Bernard Peeters, à Louvain-la-Neuve, ne chôme pas. Pour pouvoir répondre à la demande de la clientèle, son patron a donc cherché à engager du personnel. Mais il était loin d’imaginer le temps qu’il lui faudrait pour trouver la bonne personne : huit mois !
En attendant, le responsable s’est vu contraint de prendre une décision douloureuse. «Il avait dû se résoudre à n’ouvrir qu’à partir du mercredi, faute de personnel», raconte la chaîne belge RTBF. Bernard Peeters n’est hélas pas une exception. La Belgique, qui compte plus de 20 000 salons de coiffure, est confrontée à ce phénomène depuis plusieurs années. La profession de coiffeur fait même partie, au plan national, de la liste des fonctions critiques et des métiers en pénurie.
«La coiffure est un métier d’art, physique et mental. Il faut savoir supporter, être un peu diplomate, psychologue. Toutes ces qualités-là, tout le monde ne les a pas», avance Bernard Peeters. Pourtant, dans les écoles, les inscriptions ne sont pas vraiment à la baisse, relève la RTBF. Les élèves seraient-ils mal informés ?
De nombreux élèves abandonnent
Interrogée par le média belge, Carole Mengal, la directrice de l’école Jeanne Toussaint, à Bruxelles, reconnaît que son établissement va perdre «plus ou moins 50% d’étudiants». «Ils ont peut-être été mal orientés, mal informés. Il faut savoir que le métier de la coiffure implique une connaissance théorique et une pratique professionnelle. Il y a des étudiants qui n’ont pas conscience qu’il faut avoir ce bagage théorique pour passer en pratique», explique-t-elle.
Comme en France, cette question, qui préoccupe de plus en plus les coiffeurs, dépasse le seul cadre du recrutement : la profession souffre aussi d’un déficit d’image. «Le secteur de la coiffure reste considéré comme un métier de relégation, ce qu’il n’est absolument pas», regrette Patrick Dumont, vice-président de la Fédération nationale des coiffeurs belges. La solution ? «Il faudrait peut-être une meilleure adéquation entre ce qui est appris dans les écoles et les attentes des entreprises».