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« Les cleantechs permettent d’accélérer la transition écologique »

CLEANTECH

Le salon Cosmetic 360, qui s’est tenu la semaine dernière à Paris, a été l’occasion de découvrir les dernières innovations en matière de «cleantech» pour l’industrie cosmétique. Le point avec Julien Romestant, directeur Intelligence économique à la Cosmetic Valley.

Profession bien-être : Vous avez choisi, cette année, de mettre en avant la cleantech. Que recouvre-t-elle ?

Julien Romestant : Ce sont toutes les technologies qui vont permettre d’accélérer la transition écologique de la filière cosmétique. Je peux vous citer comme exemple la société «Intact Regenerative», un des gagnants des Cosmetic 360 Awards. Elle produit de l’alcool vegan pour restaurer les terres agricoles, tout en réduisant l’émission de CO2.

Ce procédé permet notamment de produire de l’éthanol utilisable dans les parfums. Et donc, aujourd’hui, grâce à elle, on peut avoir un parfum qui est sourcé, sur des terres qui sont régénérées, et qui participe également à la transition écologique, puisqu’on est ici sur des protéines véganes.

Les biotechnologies, qui sont déjà très sollicitées dans les cosmétiques, semblent particulièrement adaptées pour apporter des réponses écologiques…

Oui, et c’est pourquoi on voit aujourd’hui une explosion des biotechs dans ce domaine. Par exemple, la start-up Bioinspir a créé des «éco-catalyseurs», et donc des catalyseurs d’origine végétale, pour valoriser les plantes invasives et les plantes dépolluantes, qui menacent la biodiversité. Son système permet de filtrer les effluents industriels et d’en extraire des métaux.

Comment contribuent les cleantechs à la décarbonation de l’industrie cosmétique ?

Elles travaillent dans plusieurs directions. Par exemple, Carbonwave valorise des algues marines, notamment  les sargasses, pour produire un émulsifiant cosmétique qui contribue à réduire les émissions de CO2. Quant à la société allemande Colipi, elle propose de remplacer les huiles végétales, comme l’huile de palme, pour l’industrie cosmétique et alimentaire, grâce à des levures qui capturent le CO2.

De façon générale, on remplace le plastique par du biosourcé, comme des résidus de copeaux de bois ou des algues… On n’a pas de pétrole en France, mais on a de très nombreux résidus agricoles ! Il y a beaucoup de choses à valoriser.

En ce qui concerne les emballages, les recharges semblent aujourd’hui monopoliser l’attention des services de R&D…

Aujourd’hui, la grande question, c’est leur durabilité et la maîtrise de leur émission de carbone. Ce qui change, c’est qu’on dispose désormais d’outils scientifiques très performants pour le mesurer. On ne se contente plus d’un simple discours marketing… On peut maintenant dire avec précision de combien on a réduit son impact environnemental en changeant tel ou tel critère sur son packaging ou dans sa formule.

Cela va être un peu la course à l’excellence pour les marques de cosmétique ! Peuvent-elles être sur tous les fronts ? 

Certaines s’y essayent, comme Diva Flora, une marque de soin à base de chanvre. Elle a repensé à partir de zéro tous ses produits en poussant l’innovation très loin : des cachets de cire au lieu du cellophanage sur les pots, des informations gravées au laser à la place des étiquettes…

Chaque pot est réutilisable et, à chaque fois qu’il est réutilisé, il y a une traçabilité grâce à la technologie blockchain, qui permet aux consommateurs d’être sûrs que les ingrédients sont locaux, biosourcés et bio. Tout a été pensé, comme le nombre de fois où le pot a été réutilisé : la marque le signale par une petite note de musique supplémentaire gravée sur le pot…

Comment toutes ces innovations environnementales vont-elles se traduire pour les consommateurs ?

En fait, la profession est en train de travailler sur un EcoBeautyScore, un système d’évaluation et de notation de l’impact environnemental des produits cosmétiques, qui sera visible chez les retailers et les instituts de beauté. On va avoir un score environnemental des produits de beauté comme dans l’alimentaire avec le nutriscore.

Le développement de ce système de notation commun a été annoncé l’année dernière par un consortium mondial d’entreprises. La date de lancement n’est pas encore fixée. On parle de 2024. Mais c’est très compliqué à mettre en place. Le résultat ne sera peut être pas tout de suite abouti, mais il devrait bénéficier d’améliorations constantes.

Propos recueillis par Georges Margossian.

LIRE AUSSI : Cosmetic 360 Awards : les lauréats de l’édition 2023

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