S’il y n’avait qu’une seule leçon à retenir de la virtuosité des maîtres coiffeurs des runways, c’est que la simplicité ne rime pas forcément avec ennui ! Les techniques de coiffure évoluent, mais on retrouve toujours un petit air de déjà-vu…
L’inspiration des artistes s’en va revisiter le passé des sixties au tournant du millénaire, les perruques défient la gravité, mais les chignons bas et lisses et les boucles faussement sages jouent eux aussi leur rôle. Voici quelques secrets des stylistes de défilés.
Les 37 pastels de Guido Palau
En 2019, à New York, les 37 mannequins du show Marc Jacobs confient leurs crinières au maître Guido Paulo et à Josh Wood, directeur artistique de Redken. Leur équipe passe plusieurs heures à réaliser des teintures pastel tendance arc-en-ciel.
Il a fallu d’abord décolorer les matières, puis appliquer une base métallique violette ou platinium pour ne pas obtenir de nuance trop vive, car il fallait rester dans l’esprit de la collection du créateur.
Loin de donner dans le résultat licorne, la vague pastel obtenue, du bleu ciel au rose poudré donne ici naissance à un look sophistiqué, avec un rappel de couleur assortie sur les paupières. Les coiffures, elles, allaient du buzzcut ultracourt aux chignons classiques inspiré des sixties.
La queue de cheval superstar
C’est la réinterprétation de cette technique de coiffure classique qui en fait aujourd’hui un succès. La tendance est déjà en train de (re)conquérir les beautystas : la queue de cheval sur le haut du crâne, très années 90, se traduit en version lisse ou bouclée, courte ou très longue, sophistiquée ou du style «je me suis réveillée comme ça».
La vision de la styliste Esther Langham se traduit en ponytails faussement simples. Pour réaliser les nœuds successifs, elle partage la chevelure en plusieurs parties, les texturise au gel, avant de les travailler et de rassembler les mèches restantes dans une queue de cheval basse avec un bandeau élastique.
Encore plus simple (mais toujours aussi travaillée), la coiffure conçue par Kevin Hughes, directeur artistique de Moroccanoil pour Oscar de la Renta. Les cheveux sont séparés par une raie au milieu droite, et rassemblés dans la nuque par un élastique. Une mèche de cheveux est ensuite enroulée autour de l’élastique.
À l’arrivée, un look épuré et sophistiqué. Kevin Ryan utilise la même technique sur le show Tadashi Shoji, pour mettre en valeur le maquillage pailleté et les tenues perlées du créateur.
Variations autour d’un chignon
Classique, le chignon ? Pas toujours. Pour Anna Sui, le coiffeur vedette Garren pratique le grand écart : la moitié de la chevelure est ramenée vers l’avant, crêpée et rassemblé en un bun désordonné façon Rockabilly. Le reste des cheveux est lissé vers l’arrière. Mais il imagine aussi des chignons lâches, adoucis par deux longues mèches le long du visage.
Pour sa part, Odile Gilbert utilise une tonne de gel pour réaliser des chignons torsadés dans le bas de la nuque. Le plus surprenant ? Orlando Pita, qui revisite ses classiques avec une raie et des cheveux plaqués sur les côtés, et les longueurs rassemblés dans des chignons bas.
Le naturel réinterprété
On le sait, les femmes aux longues crinières aiment les laisser au naturel. Mais un naturel, comme toujours, très élaboré. Pasquale Ferrante, le hairstylist d’Amika texturise les cheveux longs pour un look décoiffé très actuel. James Pecis retravaille au brushing les volumes lisses. Kien Hoang crée des ondulations et des boucles déstructurées, pour donner l’illusion d’une chevelure naturelle et indisciplinée.
Quant à Anthony Turner, il décide de mettre en valeur la texture particulière de chaque cheveu. Si les tops caucasiens lui inspirent des cheveux lisses brushés, le coiffeur vedette s’amuse à réinterpréter les tresses africaines sur les cheveux texturés.
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