Coiffures masculines : quand la moustache jouait à cache-cache!
L’évolution des coiffures masculines de 1910 à 1950 témoigne des transformations de la société. En 1910, à la Belle Époque, l’apparence était une question d’élégance et de raffinement. Les cheveux plaqués et les moustaches fournies étaient la norme, proche du style dandy. Les hommes soignaient leur apparence, évitant que leurs cheveux ne rebiquent sur le col…
Les années 1920, marquées par l’effervescence de la culture jazz et l’émancipation, après la Première Guerre mondiale, ont apporté un vent de changement dans la coiffure masculine. La moustache est tombée en désuétude, laissant place à des visages lisses. Les cheveux gominés, partagés par une raie au milieu, s’inspiraient des icônes du cinéma de l’époque comme Rudolf Valentino.
Avec l’arrivée des années 1930 et l’évolution du cinéma sonore, la moustache a fait son retour, mais plus délicate et raffinée que la décennie précédente. Les cheveux se sont structurés autour d’une raie sur le côté, avec une mèche légèrement gonflée, donnant une allure sophistiquée aux hommes de cette époque.
Les années 1940, marquées par la Seconde Guerre mondiale, ont vu un retour à un visage entièrement lisse. Les cheveux ont été brossés en arrière, sans l’utilisation de gomina, créant une apparence plus sobre. Puis, les années 1950 ont vu les cheveux s’étoffer et s’allonger un peu à la nuque, tandis que le visage restait lisse. Le retour de la gomina, utilisée cette fois pour fixer les cheveux sans les aplatir, reflète l’optimisme et le progrès de l’ère de l’après-guerre.
1910
Cheveux plaqués, sourcils naturels, visage glabre mais moustaches conquérantes, le dandy de 1910 soigne son look, en surveillant de près la pousse de ses cheveux. Pas question de laisser la nuque rebiquer sur le col.
1920
Exit la moustache, il faut un visage glabre, même s’il reste certains irréductibles. Les cheveux sont de plus en plus gominés, partagés par une raie au milieu. Le modèle : Rudolf Valentino.
1930
La moustache revient, finement dessinée. Les cheveux s’organisent autour d’une raie de côté, avec une mèche légèrement gonflée. Le modèle : Clark Gable ou Pierre Richard Wilm.
1940
La guerre remet à la mode le visage entièrement glabre. les cheveux se brossent en arrière, sans gomina. La nuque est courte et nette.
1950
Les cheveux sont toujours rejetés en arrière, la nuque s’étoffe et s’allonge un peu. La gomina revient, mais se fixe sur les cheveux pour les fixer sans les aplatir. Le visage reste net et dépourvu de pilosité.
La pilosité revient sur les visages masculins, les barbiers aussi…
Les cinquante dernières années ont vu une autre série de changements marquants des coiffures masculines, à mesure que les normes sociales évoluaient et que de nouveaux courants culturels émergeaient.
Au cours des années 1960, la révolution culturelle du flower power a encouragé une attitude plus libérale envers l’apparence personnelle. Les hommes ont commencé à laisser leurs cheveux pousser et les moustaches ont refait surface, traduisant un rejet des normes traditionnelles de la beauté et des coiffures masculines.
Les années 1970 ont été dominées par les influences du rock et du mouvement hippie, les hommes adoptant des coiffures plus longues et la barbe complète. Le succès des comédie musicales «Jesus Christ Superstar» et « Hair » ont certainement joué un rôle dans la popularisation de ces styles.
Les années 1980 ont vu un retour aux cheveux plus courts et plus disciplinés, et le visage redevenait lisse, reflétant l’essor de la culture yuppie et la montée des traders. Virage à 180° à la fin de la décennie, avec la résurgence de la contre-culture et du style underground ! Les cheveux longs et les barbes travaillées sont revenus, symbolisant une affirmation de l’individualité.
Avec le nouveau millénaire, les hommes ont de nouveau adopté un visage lisse, des tempes et une nuque travaillées à la tondeuse et une longue mèche ébouriffée. Les icônes du cinéma comme Brad Pitt ont joué un rôle dans la diffusion de ces styles.
Enfin, les années 2010 marquent l’essor des hipsters et des métrosexuels, avec une attention particulière portée à la barbe, considérée comme un élément de soin à part entière. Les coiffures étaient longues mais soignées, souvent attachées en catogan ou en chignon, reflétant une tendance à la réappropriation et à la modernisation des styles du passé.
1960
C’est le début du flower power. Les cheveux rallongent, les moustaches reviennent, dans une multitude de variante, de la version mousquetaire à la brosse.
1970
Le succès de Jesus Christ Superstar fait des émules : les cheveux atteignent les épaules – voire les dépassent et le barbe complète – plus ou moins bien taillée – fait son retour.
1980
Les cheveux raccourcissent et se disciplinent. Barbe et moustache disparaissent au profit d’un visage ouvert : c’est l’époque des traders triomphants.
1990
Changement à vue : l’underground reprend ses droits. Et la pilosité suit : cheveux longs et barbe sont de retour, de plus en plus travaillés.
2000
Le changement de millénaire laisse des marques : visage à nouveau glabre, tempes et nuque travaillées à la tondeuse et longue mèche ébouriffée. Le modèle : Brad Pitt.
2010
Le hipster et le metrosexual marquent leur époque : la barbe devient un soin à part entière et relance la vogue des barbiers. Les cheveux sont longs mais soignés, et s’attachent en catogan ou en chignon.
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