Hélas, un salon plein à craquer tous les jours n’est pas forcément rentable… En fait, dégager assez de bénéfices pour maintenir et rentabiliser votre salon de coiffure relève d’une étrange alchimie, dont la clé réside dans le contrôle des coûts.
Vous tenez les ciseaux avec aisance, votre sens de la mode est impeccable, votre conversation divertissante. Pourtant, votre salon a toujours du mal à être rentable. Pourquoi ? C’est le moment de soulever le capot et de regarder ce qu’il se passe à l’intérieur, c’est-à-dire la façon dont votre établissement est géré.
Votre comptable ne peut pas tout. Le vrai pilote de l’avion, c’est vous ! Votre job, vous le savez mieux que quiconque, consiste à optimiser vos dépenses (chaque euro sorti doit être employé au mieux), à maximiser vos revenus (attirer assez de clients) et à augmenter votre rentabilité (vos revenus moins vos charges).
Bref, faire du chiffre d’affaires, c’est bien, mais cela ne suffit pas à vous assurer des bénéfices. Ne confondez pas : ce qui rentre dans votre caisse, ce ne sont pas vos bénéfices ! Comme dans une baignoire sans bonde, vous pouvez essayer de la remplir, elle finira toujours par se vider…
Votre seule préoccupation devrait être de maintenir une ligne de flottaison la plus haute possible.. Et pour cela, il vous faut surveiller la structure de vos coûts, la clé de votre rentabilité. Commençons par le début : dans l’univers de la coiffure, comme dans tout commerce, le modèle économique se compose de deux types de coûts : fixes et variables.
Les coûts fixes restent constants, indépendamment du volume d’activité de votre salon. En revanche, les coûts variables fluctuent en fonction du nombre de clients que vous servez. Examinons plus en détail ces deux catégories.
Coûts fixes, socle de votre rentabilité
Le loyer ou le remboursement de votre prêt immobilier est probablement le coût fixe le plus évident. Quel que soit le nombre de coupes, colorations ou permanentes que vous réalisez dans une journée, cette charge demeure inchangée. C’est un incontournable à prendre en compte dans votre budget, comme une base solide sur laquelle vous construisez votre entreprise.
Les équipements de coiffure représentent un autre coût fixe important. Les fauteuils de coiffure, les sèche-cheveux, les ciseaux, les peignes et autres équipements nécessaires à l’exploitation de votre salon sont des investissements. Leur coût est réparti sur plusieurs années grâce à l’amortissement, ce qui en fait une dépense fixe : chaque année, elle réduira votre bénéfice imposable.
Enfin, les salaires du personnel, s’il n’est pas payé à la commission, sont aussi considérés comme des coûts fixes. Peu importe le nombre de clients servis, ils devront être payés chaque mois.
Coûts variables, des leviers d’ajustement
Les coûts variables, quant à eux, fluctuent en fonction de l’activité de votre salon. Les coûts des produits de coiffure en sont un bon exemple. Plus vous réalisez de colorations, de soins capillaires ou de coupes, plus vous consommez de produits. Ces coûts augmentent donc proportionnellement à votre activité.
C’est pourquoi les stocks de produits, dans un salon de coiffure, sont considérés comme des coûts variables, car ils fluctuent en fonction du volume d’activité du salon. En d’autres termes, plus le salon a de clients et effectue de prestations, plus il consomme de produits et doit donc en acheter.
Les services, comme l’électricité et l’eau, sont aussi des coûts variables. Plus votre salon est occupé, plus ces coûts augmentent. Exemple : les serviettes, les blouses et autres textiles sont utilisés à chaque rendez-vous et doivent être régulièrement nettoyés, ce qui engendre des coûts supplémentaires en eau et en énergie. De plus, le linge doit être remplacé régulièrement pour maintenir des normes élevées d’hygiène et de confort pour vos clients.
Rentabilisez vos consommations de produits
Vous pouvez aussi décider d’investir dans le marketing et la publicité pendant les périodes de forte affluence pour attirer plus de clients. Ce coût varie en fonction de votre stratégie promotionnelle et de la saisonnalité de votre activité. De même, les coûts de formation continue, tels que les séminaires ou les cours pour vous et votre équipe, sont aussi variables : ils augmentent quand vous investissez dans le développement de nouvelles compétences.
Enfin, les salaires des coiffeurs peuvent aussi représenter des coûts variables, si vous les rémunérez en fonction du nombre de clients qu’ils servent. C’est le cas, par exemple, quand vous louez des fauteuils dans votre salon. Ainsi, plus votre salon est occupé, plus ces coûts augmentent.
Bien entendu, il existe des stratégies pour gérer ces dépenses et augmenter la rentabilité de votre salon, comme un contrôle rigoureux de ces coûts pour éviter toute dépense superflue, la standardisation des procédures (consommation de produits par prestation), la formation du personnel, un suivi régulier des performances financières pour identifier et corriger rapidement les dérives… Nous les détaillerons dans un prochain article !