Inflation et pénurie de main d’œuvre ont remis la question des rémunérations sur la table. Pour le président du Cnec, Franck Provost, interrogé par Biblond, une hausse des salaires serait envisageable si les coiffeurs pouvaient augmenter leurs tarifs.
Question brûlante qui se pose dans tous les secteurs qui peinent à recruter, comme la coiffure ou l’hôtellerie-restauration. Les employeurs doivent-ils faire un geste ? «Je crois qu’il y a encore des efforts à faire», déclarait, en septembre, Christophe Doré, le président de l’Union des entreprises de coiffure, auprès de Profession bien-être.
De son côté, Franck Provost, le patron du Conseil national des entreprises de coiffure (Cnec), l’autre grande organisation patronale du secteur, se montre plus prudent. «De manière générale, la moyenne des salaires n’est pas inférieure à beaucoup d’autres emplois. Bien souvent, il y a un intéressement au chiffre d’affaires», a-t-il estimé auprès de Biblond.
Prenant exemple sur la grille salariale de Provalliance (Franck Provost, Jean Louis David, Fabio Salsa, Saint Algues, Coiff&Co…), son groupe, il relève qu’«un coiffeur est payé en moyenne entre 1 600 et 2 000 euros, un manager entre 2 600 et 3 000 euros». Selon lui, pour accorder des hausses de salaire, «il faudrait augmenter les tarifs», mais le contexte économique s’y prête mal : «avec le pouvoir d’achat en baisse, je ne suis pas certain que les clients pourraient continuer à venir», s’empresse-t-il d’ajouter.
Défiscalisation des pourboires ?
Baisse de la TVA ? Une vieille revendication du secteur, mais qui n’est toujours pas à l’ordre du jour. Pour Franck Provost, il faut pourtant trouver du grain à moudre… «J’essaie de faire passer le message au gouvernement. Et de l’encourager à appliquer la réforme sur les pourboires dans la restauration à la coiffure», souligne l’homme d’affaires.
En septembre, le chef de l’Etat, reprenant une proposition d’amendement au projet de loi de finances pour 2022, avait annoncé une défiscalisation des pourboires payés par carte bancaire dans les cafés et les restaurants, afin de donner un coup de pouce salarial et d’aider les employeurs à recruter.