A Castenaso, près de Bologne, on ne rigole pas avec la consommation d’eau. Face aux vagues de
chaleur, son maire a interdit aux coiffeurs et aux barbiers d’effectuer un double rinçage des cheveux de leurs clients.
«Dans le but de conserver l’eau pendant l’une des sécheresses les plus graves depuis des décennies», Carlo Gubellini a pris une décision qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Et pas seulement en Italie. L’histoire a été racontée mardi dans le journal britannique The Guardian, et fait déjà le tour des rédactions parisiennes…
Pour autant, la situation est tendue dans tout le pays, où des mesures de rationnement de l’eau ont été imposées, y compris à Milan, où les fontaines publiques ont été fermées, expliquent nos confrères d’outre-Manche. Le maire de Castenaso, lui, a choisi d’aller plus loin en interdisant aux coiffeurs et aux barbiers de laver les cheveux de leurs clients à deux reprises, estimant que des milliers de litres d’eau étaient gaspillés chaque jour par le double shampoing.
« Et si les cheveux sont sales ? »
Plus de double rinçage, donc, depuis samedi. Les récalcitrants sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 500 euros… Et les contrôles risquent d’être rapides : dans cette petite ville italienne qui ne compte que 16 000 habitants, il n’y a pas plus de dix coiffeurs et barbiers. «Castenaso est petit : imaginez ce que cela signifie en termes de consommation d’eau dans les grandes villes», se justifie le maire, qui espère que sa décision sera suivie ailleurs.
Le premier magistrat a pensé à tout : un manuel destiné à accompagner la mesure indique que 13 litres d’eau par minute coulent d’un robinet ouvert et qu’il faut au moins 20 litres pour rincer les cheveux de quelqu’un deux fois. L’interdiction sera maintenue jusqu’à la fin du mois de septembre. Et déjà, certains coiffeurs grincent des dents : «C’est difficile de ne pas pouvoir laver et rincer deux fois, car certains des produits que nous utilisons l’exigent, et aussi des types de cheveux, surtout si les cheveux de la cliente sont assez sales», regrette ainsi Katia, citée par le journal britannique.