Après une année noire pour l’événementiel, Christophe Gabreau, à la tête de Standing Events, organisateur du Mondial Coiffure Beauté (4-6 septembre), s’attend à une reprise progressive de son activité d’ici à 2022.
Profession bien-être : Après une mise sous cloche pendant plus d’un an, le MCB by Beauté Sélection fait son retour. Comment se passe cette rentrée ?
Christophe Gabreau : Enfin, les choses changent, car cela fait maintenant deux ans que nous n’avons pas pu tenir ce salon en raison des restrictions sanitaires. Restrictions qui ont été supprimées début juillet. Nous avons comme contrainte récente le contrôle du passe sanitaire à l’entrée, pour les visiteurs, et, à l’intérieur du salon, le masque. Sinon, le salon vit de manière normale, sans aucune jauge spécifique.
Les exposants sont au rendez-vous ?
Nous accueillons 60% des exposants des années précédentes. En revanche, nous avons peu d’exposants internationaux cette année, qui représentent habituellement 45% des exposants, principalement en provenance de Chine, de Corée, du Canada et des Etats-Unis, en raison des restrictions de déplacement, d’où l’absence des filiales françaises de marques internationales. Un certain nombre de ces marques ont des consignes de ne revenir en tant qu’exposants qu’à partir de 2022.
Donc, la véritable reprise pour vous, ce sera 2022 ?
Clairement.
Les surfaces louées ont-elles été réduites cette année ?
Je ne note pas vraiment de changement. Les exposants qui sont là ont développé une stratégie de communication à l’égale de ce qu’ils faisaient lors des précédentes éditions. Ils sont là avec autant de présence et autant de force de communication.
Observez-vous une différence entre l’esthétique et la coiffure ?
Je crois que l’esthétique a été plus affectée que la coiffure, qui a réussi, malgré tout, à continuer de travailler. De façon générale, les exposants ont été moins nombreux dans les deux activités, parce que ça a été une période où les rapports clients-fournisseurs ont été un petit peu figés.
Êtes-vous optimiste pour Beauté Sélection Lyon, qui se tiendra fin novembre ?
Nous sommes dans une phase de reprise. Lyon, c’est dans deux mois. Dans deux mois, les habitudes des années 2018-2019 seront plus présentes. On le voit bien avec les discussions qu’on a aujourd’hui avec nos exposants, qui attendaient avec impatience la reprise et la tenue de ce salon.
La crise va-t-elle changer la manière d’organiser les salons dans les prochaines années ?
Cette période a accéléré la maturation digitale, mais le média salon n’en avait pas été affecté jusque-là, parce qu’il a toujours représenté des moments de rencontres importants. Pour ma part, je suis certain que les salons continueront. Pour autant, il faudra que nous réfléchissions à en modifier le contenu, en précisant ce qui pourra rester dans le présentiel, c’est-à-dire tout ce qui est lié à la qualité de la rencontre, à la possibilité de voir et sentir les produits, c’est important dans un monde de cosmétiques. On sait aussi que le business se fait beaucoup aujourd’hui quand un individu rencontre un autre individu.
Compte tenu de cette nouvelle donne, quels sont vos projets pour les prochains mois ?
Le digital peut être un support extraordinaire pour diffuser du contenu. On va donc développer une plateforme digitale qui permettra à la population esthétique et coiffure de sélectionner son propre contenu. On va développer du format web TV, du podcast, mettre en ligne des articles… L’objectif est de proposer un prolongement du salon toute l’année. On va aussi permettre aux marques de pouvoir continuer, après leur présence au salon, la mise en relation dans les mois qui suivent. Idem dans la présentation des innovations. La plateforme sera accessible à partir de fin septembre.
Propos recueillis par Georges Margossian.