La ministre du Travail, Elisabeth Borne, invite les secteurs, «massivement aidés pendant la crise», comme les hôtels, cafés et restaurants, à «mettre des propositions sur la table», pointant notamment le niveau des rémunérations.
«Nous passons d’un manque de personnel de 60 000 salariés avant la crise à plus de 100 000 aujourd’hui», alors que «le rebond est au coin de la rue», estimait en juillet le patron du groupe Accor, Sébastien Bazin, dans Les Echos. Une pénurie de main d’œuvre qui s’est aggravée durant ces derniers mois, la crise ayant conduit de nombreux salariés à se remettre en question.
«C’est une catastrophe et nous l’avions déjà souligné au début de l’été. Des hôtels et des restaurants ont fermé leurs portes plusieurs fois par mois», déclarait la semaine dernière le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) en Normandie, Philippe Lefèvre, à nos confrères de Ouest-France.
Des marges financières « très réduites »
Pour la ministre du Travail, interrogée samedi, sur France Inter, la question des salaires doit être évoquée, pointant «des secteurs dans lesquels les conditions de travail, les rémunérations ne sont pas à la hauteur des contraintes des métiers». «Il y a des secteurs qu’on a massivement aidés dans la crise et qui aujourd’hui nous disent : on n’arrive pas à recruter. Eh bien, il faut qu’ils se posent la question de pourquoi ils n’arrivent pas à recruter», a-t-elle insisté.
Réagissant aux déclarations de la ministre, l’Umih s’est dit prête à discuter du sujet avec le gouvernement, rapporte Le Figaro, tout en rappelant les difficultés du secteur. «Les marges des restaurants et des cafés sont très réduites et elles ne permettent pas d’augmenter les salaires. Il faut donc réfléchir à différentes pistes pour que ces augmentations n’entament pas la marge de l’établissement. On pourrait envisager des compensations fiscales pour les entreprises par exemple.»