Le sport-santé change la donne chez les coachs sportifs, de plus en plus sollicités pour accompagner une nouvelle clientèle : les seniors ou les personnes atteintes de maladies chroniques. Dans un dossier thématique, le ministère des Sports fait le point sur le sujet.
«Avoir son coach sportif n’est plus réservé aux élites», déclarait récemment le co-fondateur de l’application TrainMe, Gatien Letart, interviewé par Le Figaro. «Certains vont souhaiter avoir leur propre coach, exclusif, rien que pour eux, et d’autres qui préfèrent des activités plus ludiques, et qui préféreront le partager… », ajoutait le jeune homme.
Des profils nouveaux débarquent sur ce marché, autrefois réservé aux sportifs purs et durs. Apparu aux Etats-Unis dans les années 1970, le coaching couvre désormais un éventail de pratiques beaucoup plus large, comme la remise en forme à la maison ou en plein air, adossé à des disciplines en vogue, comme le golf ou le cheval…
Le «sport santé» est aussi devenu une pratique très en vogue, depuis la reconnaissance du sport sur ordonnance, en 2016. Pratiqué «de manière régulière, adaptée, encadrées, et sur le long terme», il se distingue du sport «performance» par la recherche des bienfaits des activités physiques, notamment dans une optique de prévention.
«Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient», indique la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016, qui reconnaît le sport comme une pratique thérapeutique non médicamenteuse.
Un « facilitateur » plutôt qu’un conseiller
D’autres jalons réglementaires viennent conforter la tendance. Exemple : la création des «Maisons sport santé», qui doivent faciliter la pratique sportive pour des personnes atteintes d’affections lourdes ou désireuses de reprendre une activité physique. En France, plus de 10 millions de patients sont atteints d’une affection de longue durée (ALD).
Ce n’est donc pas le goût du sport qui pousse les Français à se lancer dans une activité physique, mais «la recherche du bien-être et d’un équilibre personnel lié à des préoccupation de santé ou du besoin d’exercice, le contact avec la nature, la dimension ludique et l’affirmation d’une forme de sociabilité axée sur les liens familiaux ou amicaux», détaille le document du ministère.
«Un coach sportif est un spécialiste qui est chargé d’accompagner une équipe ou un individu en vue de contribuer à son bien-être, à son épanouissement et à réaliser de bonnes performances», résume-t-il. Autre nouveauté : ses interventions peuvent aussi bien se dérouler à distance, par téléphone ou par mails, un phénomène qui explose aux Etats-Unis.
Pour autant, le coaching n’est pas un métier de conseil, prévient le ministère des Sports. Le coach ne se met pas à la place de son client. Il ne prétend pas non plus disposer de toutes les solutions. En revanche, «si l’intervention consiste à établir des diagnostics d’activités ou de comportement et à les évaluer régulièrement, il s’agit d’une action de conseil», précise-t-il. Bref, le coach serait davantage un «facilitateur» qu’un conseiller. Mieux : appelé aussi «personal trainer», il apprend à «penser autrement» et «sait (re)motiver ses clients».
Il n’existe pas de diplôme de « coach sportif »
Les profils sont tout aussi variés que sa clientèle : «coach de performance», «coach éducateur/remise en forme», coach spécialisé dans l’«insertion par le sport», «coach manager», formateur en entreprise, etc. Mais la démocratisation de cette profession a aussi ses inconvénients, car le coaching est encore une profession non règlementée.
Des compétences sont toutefois requises pour un certain nombre de pratiques, comme l’encadrement des patients reconnus en affection de longue durée (décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016). Pour autant, le métier et le diplôme de «coach sportif» n’existent pas officiellement. Autrement dit, l’appellation n’est pas protégée.
Il existe des garde-fous, prévient le ministère des Sports. Ainsi, pour prétendre à une rémunération, il faut être titulaire d’une certification enregistrée dans le répertoire des certifications professionnelles (RNCP), qui garantit la compétence de son titulaire en matière de sécurité. «Le métier de coach sportif s’apparente donc plus à une variante professionnelle de l’éducateur sportif qu’à un métier à part entière», estime le ministère.
Quant au rythme de travail, de nombreux coachs sont amenés à «cumuler des temps partiels» dans différentes structures, qu’ils soient salariés ou indépendants, voire à exercer une activité secondaire pour compléter leurs revenus, note le document. Revers de la médaille : beaucoup finissent par jeter l’éponge, faute de clients. Quant à la rémunération, c’est un peu comme les montagnes russes : un débutant gagne entre 1 300 et 1 600 euros, un coach confirmé, environ 2 300 euros, et un professionnel très demandé… jusqu’à 7 800 euros par mois !
Consulter le dossier thématique «Coach et Coaching dans le milieu sportif», ICI