Après quatorze mois d’arrêt, les salons et les foires ont pu rouvrir leurs portes, le 9 juin, avec une jauge physique limitée à 5 000 personnes par hall. Mais la vraie reprise, pour les professionnels, ce sera en septembre.
«En moyenne, jusqu’à la fin de l’année, on a un niveau de 90% de maintien des événements à partir de juin 2021, jusqu’à décembre 2021», assure Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis (porte de Versailles, Paris Nord Villepinte, Palais des congrès), sur Francetvinfo. Un symbole : l’ouverture du salon VivaTech, du 16 au 19 juin, porte de Versailles, marque le grand retour de l’événementiel professionnel à Paris.
Ce rendez-vous désormais incontournable des start-up et de la tech, qui a été contraint, l’an dernier, de jeter l’éponge, revendique cette année 1 400 exposants, dont 60% en physique, contre environ 2 000 en 2019. Et ce n’était pas gagné d’avance… «Tous nos grands partenaires nous ont suivis, mais d’autres nous disaient ‘attendez, on est en plein confinement, c’est pas le moment, on va attendre…’», reconnaît Maurice Lévy, le président du conseil de surveillance de Publicis et co-fondateur du salon avec le groupe Les Echos, cité par l’AFP.
Le secteur, dont le chiffre d’affaires aurait chuté de 75% l’an dernier, revient de loin. «On estime à environ 20% les dépôts de bilan des sociétés de notre filière. Les aides ont cependant permis d’éviter une plus grosse catastrophe. Dans un sondage antérieur daté de novembre dernier, 50% des chefs d’entreprises de la filière s’imaginaient être en faillite en avril de cette année», indiquait en mai Pierre-Louis Roucaries, président délégué d’Unimev, qui fédère les métiers de l’événementiel, dans une interview à la presse spécialisée.
Mais la machine, encore fragile, redémarre à peine. «La vraie reprise se fera à partir de septembre», estime Pablo Nakhlé Cerruti dans Le Figaro. Dans la beauté, les défis seront d’ailleurs nombreux à la rentrée, même si les professionnels se disent aujourd’hui confiants. «Je reste convaincue que les salons physiques sont les meilleurs apporteurs d’affaires pour les fournisseurs de la beauté», affirme Sandra Maguarian, directrice de la marque «MakeUp in», dont le salon parisien se tiendra les 20 et 21 octobre.
Même optimisme chez Christophe Gabreau, patron de Standing Events, qui a fait le pari de reporter tous ses salons sans bouleverser les dates, à commencer par le plus gros d’entre eux, le Mondial Coiffure Beauté, qui aura lieu du 4 au 6 septembre, à Paris. «Cette année, nous n’avons pas prévu de plan B virtuel pour le MCB. Nous fonçons sur le présentiel», a-t-il déclaré à Profession bien-être, après avoir bouclé avec succès ses rencontres business à Deauville, les 6 et 7 juin.
Vers des événements « hybrides »
Les salons professionnels joueront donc gros cet automne, en particulier dans la beauté, même si des inconnues demeurent quant au nombre d’exposants et de visiteurs qui y seront présents. D’autres événements viendront remplir l’agenda des esthéticiennes et des coiffeurs, comme le Congrès des Nouvelles esthétiques, du 9 au 11 octobre, qui sera suivi par le salon marseillais Beauty Prof’s, les 7 et 8 novembre, puis par Beauté Sélection, à Lyon, les 21 et 22 novembre…
Pour autant, cette rentrée ne sera pas comme les autres. «Les événements vont forcément devoir se réinventer. Le digital aura permis des choses mais l’envie de se retrouver en présentiel est forte. Le physique et le digital seront, nous pensons, souvent associés et non concurrents», estime Pierre-Louis Roucaries. L’an dernier, Beauty Prof’s s’est ainsi rapproché de Profession bien-être pour organiser un événement entièrement digital, le salon eBeauty.
Mais aujourd’hui, l’alternative ne se pose plus. Le secteur s’oriente désormais vers des événements «hybrides», qui permettent d’intégrer une audience interactive dans un rendez-vous physique. Wi-fi haute intensité, studios télé, 5G… «Chaque mètre carré dans un salon ou un congrès devra être pensé pour améliorer l’expérience client», anticipe Pablo Nakhlé Cerruti.