Le bio ne se porte plus aussi bien qu’avant. L’inflation est certes passée par là, détournant les consommateurs de ces produits souvent plus chers. Un phénomène qui grignote peu à peu le marché. Avec un impact direct sur l’agriculture : les surfaces dédiées au bio pourraient passer sous la barre des 10% en 2023…
«Si c’était le cas, on serait à contresens de l’autoroute alimentaire et agricole !», résume Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, qui participait le 19 octobre au point presse des organisateurs du salon (Spas Organisation). Inutile, dans cette perspective, d’espérer atteindre l’objectif de 18% l’an prochain… Mais le pouvoir d’achat des Français a aussi bon dos, car, derrière les arbitrages financiers, une certaine désaffection pour les produits bio rend la situation plus compliquée qu’elle n’y paraît.
«Il y a aussi un problème structurel de déficit d’information de ce qu’est la bio, pourquoi c’est bon et comment en consommer plus, quel que soit son pouvoir d’achat», ajoute Laure Verdeau, pour laquelle «un consommateur informé sur le bio, consomme du bio». Ce sera d’ailleurs tout l’enjeu de cette nouvelle édition du salon Marjolaine, acteur historique de la filière, qui a vu le jour en 1976, bien avant ses dix années de folle croissance.
Concilier bio et prix abordables
Et, en période de serrage de vis, il faut convaincre. «Nous souhaitons faire comprendre aux visiteurs qu’il est possible de concilier prix abordables et consommation de produits bios, éthiques et responsables. Par exemple, nous avons imaginé le parcours ‘Promotion’, une nouveauté 2023 qui permettra aux visiteurs de bénéficier de prix abordables sur une variété de produits», fait valoir Ondine Prouvost, responsable de l’événement.
Autre défi : informer. «Trop chers», «pas meilleur pour la santé», «à l’impact environnemental plus important», «pas efficaces»… «Cette année, Marjolaine est là pour casser ces idées-reçues !», promet la directrice du salon. Une centaine d’ateliers, animations et conférences seront proposés autour des thèmes d’actualité du moment : sortir de la crise de confiance, le greenwashing dans les labels alimentaires, l’écologie de classe, etc. Objectif : sensibiliser tout le monde, les passionnés comme les simples curieux.