La fréquentation de l’hôtellerie parisienne souffre de l’absence de clientèles internationales, selon les premières estimations du cabinet de conseil spécialisé MKG Consulting. La province tire un peu mieux son épingle du jeu avec un taux d’occupation qui repart à la hausse.
En juin, l’hôtellerie parisienne affichait un taux d’occupation en berne (18,3%), alors qu’à la même époque, en 2019, il frôlait les 90%. «Ce chiffre est d’autant plus marquant qu’il s’agit de l’un des plus forts mois de l’année, les premières arrivées de vacanciers se cumulant à des clientèles d’affaires toujours actives pendant cette période», note MKG dans un communiqué.
«Si la situation n’évolue pas, c’est toute une industrie qui y risque l’ensablement», s’inquiète le cabinet de conseil. D’autant que, sur l’ensemble du premier semestre, les hôtels parisiens enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires de près de 68%, contre 62% pour l’ensemble du parc hôtelier français.
Avec des écarts importants entre les différentes catégories d’établissements : l’hôtellerie super-économique, plus souvent restée en exploitation, a vu ses recettes chuter de 50%, alors que ce recul atteint 70% pour le haut de gamme & luxe, «durement touchée par l’absence des clientèles internationales», détaille MKG.
La saison s’accompagne toutefois d’une légère hausse de la fréquentation. Sur les 13 premiers jours de juillet, le taux d’occupation en régions est remonté à 55%, dans un parc hôtelier ouvert à 84%. «Cette bonne dynamique est naturellement portée par les hôtels du littoral et des destinations de vacances qui bénéficient d’arrivées de clientèles domestiques», explique le cabinet de conseil.
Perspectives « atones » pour la rentrée
La situation est moins favorable pour l’hôtellerie dans les grandes métropoles, «traditionnellement plus exposées aux clientèles internationales ou d’affaires», où les établissements sont encore en-deçà des 40% de taux d’occupation, sur les deux premières semaines de juillet, alors que 4/5e du parc est aujourd’hui ouvert.
À Paris, les hôtels accusent toujours un retard : le taux d’occupation s’élève à 30% sur la même période, alors même que seule 42% de son offre hôtelière habituelle était disponible à la vente. Une «lueur d’espoir», selon MKG : entre le 6 et le 13 juillet, le taux de réservation des hôtels pour juillet-août a crû de 1,5 points à Paris et dans le reste de l’Ile-de-France, et de 3 points dans les autres grandes métropoles françaises.
«Les réservations de dernière minute devraient donc atténuer la chute, mais le retard constaté n’en demeure pas moins massif. Plus préoccupant, les perspectives restent encore atones pour la rentrée de septembre-octobre, notamment à Paris où les annulations sont toujours plus nombreuses que les prises de réservation», souligne MKG Consulting.