À Royat (Puy-de-Dôme), les thermes fermés depuis près de cinq mois devaient rouvrir le 5 avril, mais leur directeur a dû se résoudre à annuler ses préparatifs. En attendant, comme toutes les stations thermales, la ville doit compter sans ses curistes.
Le flou persistant autour des dates de réouvertures maintient toute l’économie locale dans l’incertitude, et pas seulement les thermes, fermés depuis fin octobre. «Une journée comme aujourd’hui, nous recevions 700 curistes, sans compter les 200 ou 300 accompagnants. Ils fréquentent l’épicerie, achètent le pain, les gâteaux, vont au restaurant, jouent au casino… C’est tout l’environnement économique des stations qui souffre», explique le directeur des thermes de Royat, Dominique Ferrandon, cité par France 3 Auvergne Rhône-Alpes.
En temps normal, cet établissement, dont l’exploitation a été transférée en début d’année par la municipalité au groupe Valvital, reçoit 8 000 curistes par an, soignés pour des rhumatismes ou des maladies cardio-artérielles. «Le plus préoccupant, c’est le renoncement aux soins : 40% de nos patients sont des locaux. Ce ne sont pas des gens qui viennent en vacances aux frais de la Sécu ! C’est un traitement indispensable, qui permet de soulager sans médicaments. Quand ils se bourrent d’anti-inflammatoires, ce n’est pas forcément très bon», déplore le directeur.
Trois semaines de préparation
Le chef de l’Etat devrait rapidement s’adresser aux Français pour leur présenter le plan de déconfinement. Selon nos confrères de LCI, il le fera «au plus tard le 5 mai». Lundi, Emmanuel Macron a avancé quelques pistes, évoquant «deux ou trois phases de réouverture progressive» : «mi-mai», «début juin» et «mi-juin (ou) fin juin», avec des ajustements par département, en fonction du taux d’incidence du Covid-19.
Mais pour le secteur thermal, compte tenu des délais de préparation, une anticipation d’au moins trois semaines est nécessaire. Pour une réouverture mi-mai, «il faudrait donc être prévenu fin avril mais nous n’avons aucune visibilité», s’inquiète Thierry Dubois, président du Conseil national des établissements thermaux (Cneth). En 2020, autorisés à rouvrir à compter du 2 juin, les établissements n’ont pu accueillir les curistes qu’à la fin du mois.