Le gouvernement veut faciliter les accords d’intéressement dans les petites et moyennes entreprises, dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d’achat, actuellement débattu à l’Assemblée nationale.
Largement répandu dans les grandes sociétés, cet outil d’épargne salariale lié aux résultats ou aux performances de l’entreprise reste encore peu utilisé par les PME, trois ans après la loi Pacte, qui a instauré une obligation pour les branches professionnelles de négocier un accord de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale.
En 2020, si près de 70% du personnel des entreprises de plus de 1 000 salariés bénéficiait d’un dispositif d’intéressement, le pourcentage tombe à 25% dans les sociétés de 50 à 99 salariés, 12,1% pour celles comportant entre 10 et 49 salariés, tandis que, dans les firmes de neuf salariés et moins, il n’atteint que 4,9%, selon les chiffres de la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail.
« Les bénéfices ne sont pas suffisants »
«Il y a une grande majorité de salariés dans les TPE/PME qui ne sont pas concernés par les instruments d’intéressement et de participation», explique Thibault Lanxade, un des ambassadeurs à l’intéressement et à la participation du gouvernement, cité par l’Agence France-Presse. Mais le dispositif ne semble pas convenir à toutes les TPE. Outre les formalités administratives, d’autres contraintes pèsent la décision des patrons de petites entreprises.
Interrogée par l’AFP, Véronique Cahu, responsable du spa «Source de beauté», à Mortain (Manche), estime, en effet, que ses bénéfices «ne sont pas suffisants» pour verser de l’intéressement à ses deux salariées et à son apprentie. «Pour les petites structures comme les nôtres, on a des chiffres d’affaires qui ne dépassent pas les 200 000 euros», ajoute l’esthéticienne, également présidente de la CNAIB de Basse-Normandie. Elle a donc choisi une autre option : abonder le plan d’épargne entreprise de ses employés.