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Formation professionnelle : la réforme de 2018 finit par coûter cher

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Compte personnel de formation (CPF), apprentissage… Le déficit de France compétences, l’organisme régulateur de la formation professionnelle, se creuse. Son financement va faire l’objet de discussions avec les partenaires sociaux.

France compétences s’attend à un déficit de 2,5 milliards d’euros cette année. En cause, la crise sanitaire, certes, mais surtout le gonflement de trois grands postes de dépenses : l’apprentissage (6,1 milliards), le CPF (1,9 milliard) et la formation des chômeurs (Plan d’investissement dans les compétences, 1,6 milliard).

Et c’est tout l’enjeu de la concertation que le ministère du Travail va conduire avec les syndicats, en juillet. «Il y a des choses qui marchent mieux que prévu. Plus de 500 000 contrats d’apprentissage cette année, ça entraîne plus de dépenses que 340 000 en 2019. Il y a le CPF qui marche du feu de dieu. Évidemment, nous souhaitons maintenir ces deux dispositifs à ces niveaux», souligne-t-on au ministère, selon l’AFP.

Reste que, le législateur ayant inscrit une règle de retour à l’équilibre en 2022 pour France compétences, le gouvernement doit faire des choix. Et l’équation risque d’être complexe. Les partenaires sociaux ont commencé à aborder le sujet. Côté recettes, Michel Beaugas (FO) réclame une «hausse de la contribution des employeurs». Une «ligne rouge» pour le président délégué du Medef, Patrick Martin, qui estime que «ce n’est pas aux entreprises de financer les chômeurs».

Donner accès à tout le monde

Côté dépenses, si, sur l’apprentissage, le gouvernement a prolongé les aides au recrutement (5 000 euros pour un mineur, 8 000 pour un majeur), France compétences devrait réexaminer les niveaux de prise en charge de certaines formations, en veillant à ne pas fragiliser les ressources des CFA. Dans le supérieur, certaines écoles ont été aussi accusées de profiter d’effets d’aubaine en basculant dans l’apprentissage.

Mais dans le collimateur des partenaires sociaux et de l’exécutif figure le Compte personnel de formation (CPF), l’un des gros contributeurs du déficit. Le gouvernement exclut de remettre en cause l’alimentation du compte à hauteur de 500 euros par an (800 pour les peu qualifiés), alors que le nombre de formations demandées est passé de 630 000 en 2019, à 1,1 million en 2020 et 1,6 million en 2021.

Cette montée en charge a été musclée par le lancement de l’application «Moncompteformation», téléchargée 2,6 millions de fois depuis son lancement fin 2019, qui permet de s’inscrire à une formation sans intermédiaire. «Le CPF a l’énorme avantage de donner accès à la formation à tout le monde alors qu’historiquement ce sont les salariés qualifiés qui y accèdent. 73% des stagiaires sont employés ou ouvriers et 39% ont un niveau de formation bac ou infra», se réjouit le ministère.

« Il y a eu un dévoiement du CPF »

Pourtant, dans un document remis aux partenaires sociaux, le ministère reconnaît qu’il reste «des écueils à lever»: «contrôle des organismes» présents sur la plateforme et des certifications délivrées, «évaluation de la pertinence des formations avec le marché de l’emploi» ou encore «les fraudes» avec un démarchage abusif des salariés.

Un constat partagé par les organisations syndicales et patronales, réticentes depuis le départ à la logique individuelle du CPF. «Il y a eu un dévoiement du CPF. L’argent du CPF sert à tout, ce n’est pas forcément pour que les salariés puissent faire de la transition professionnelle ou augmenter leur niveau de qualification», regrette Michel Beaugas (FO).

Les partenaires sociaux se demandent, notamment, si c’est bien au CPF de financer le permis de conduire, première formation demandée. Ils voudraient aussi contrôler l’offre foisonnante de formations «bilans de compétences» ou «création d’entreprises». «En l’état, l’adéquation entre les formations les plus choisies (comme les langues) et les besoins du marché n’est pas optimale», juge le syndicaliste, avec un nombre insuffisant de formations sur le numérique et la transition écologique.

Pas sûr que le débat se poursuive sur ce sujet. Le chef de l’État a déjà affiché, de son côté, son point de vue sur Twitter :

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