Profession bien-être : Certains professionnels du massage contestent l’intérêt des championnats, comme celui que vous organisez. Que leur répondez-vous ?
Jeppe Tengbjerg : Tout d’abord, que le succès de cette manifestation leur donne tort ! Cette sixième édition du championnat du monde a tout de même réuni la fine fleur du massage mondial et, en ce sens, je pense que nous avons rempli notre contrat.
L’objectif de notre championnat, soutenu par l’Association international du massage (IMA), est avant tout un rendez-vous entre professionnels. Il a pour but d’élever le niveau des praticiens, mais aussi celui des professeurs de massage, et, enfin, de faire reconnaître la technicité du métier de masseur.
Il y aura toujours des puristes pour mettre en doute l’intérêt de telles rencontres. Mais le nombre croissant des participants démontre qu’il y a un réel engouement pour les thérapies manuelles et un désir d’en faire un métier mieux considéré.
Le championnat est donc un événement purement professionnel ?
Absolument. C’est un lieu de rencontres unique. La seule condition pour y participer et en retirer tout le bénéfice est d’avoir l’esprit ouvert. Le massage n’est pas une religion ! Tant pis pour ceux qui ont l’esprit étroit : ils ne sont pas près d’évoluer. Il existe de nombreuses disciplines à travers le monde et personne ne détient l’universelle vérité.
Il m’a fallu ainsi rencontrer un grand nombre de personnes avant même de découvrir l’existence d’une tradition mongole : le massage au lait ! Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le premier bénéfice pour les participants, c’est donc l’échange et le partage.
Mais ce n’est pas le seul ! C’est aussi le moyen, pour un praticien, de prendre vraiment du recul par rapport à sa propre façon de masser. Oui, ils vont être jugés, et parfois de façon arbitraire par des juges qui vont décerner des points. Et ils pourront parfois être déçus ou tristes des résultats obtenus.
Mais avant de s’en prendre aux juges, même si, dans la pratique, nous avons relativement peu de contestations, c’est surtout le moment de réfléchir et de concevoir que sa pratique n’est pas forcément parfaite… Le championnat est fait pour se mesurer aux autres, y compris au jugement de professionnels reconnus.
C’est justement cette course aux médailles qui est remise en cause…
Notre but principal était de créer une vraie communauté autour du massage. Et je pense que nous y sommes parvenus. Je vais vous confier un secret : tout le monde ne peut pas repartir avec un titre ou une médaille ! Mais tous les participants réunis ici, à Copenhague, sont des gagnants.
Ils sont venus apprendre et vont repartir avec de nouvelles inspirations et une vision élargie de leur métier. Certains auront même noué des accords professionnels qui leur permettront de mieux travailler ou d’améliorer leur technique, voire leur rentabilité.
Propos recueillis par Siska von Saxenburg.
Merci à Julien Elis de Massage World d’avoir suivi et filmé en direct le championnat. Vous pouvez retrouver tous les moments forts de cet événement en vidéo sur notre page Facebook Profession bien-être Officiel.