Renoncer à son bureau ? Pas question… Si le télétravail s’est généralisé sous l’effet de l’épidémie, les salariés de Paris et sa petite couronne souhaitent conserver leur bureau comme lieu d’exercice principal, selon un sondage Ifop.
Le télétravail n’est pas une idée neuve. Le désir de travailler à distance était déjà là avant le confinement, indique cette étude Ifop réalisée pour la Société foncière lyonnaise (SFL). L’originalité de ce nouveau sondage, c’est qu’il s’appuie sur une double enquête : 1 500 salariés ont été interrogés avant le premier confinement et 1 500 après.
Avant la mi-mars, ils étaient déjà 87% à souhaiter dans l’idéal télétravailler au moins un jour par semaine, contre 86% en septembre, seul le nombre de jours a évolué, note le sondage. Sans surprise, la généralisation du travail à distance a fait des adeptes : les salariés interrogés dans cette enquête ont déclaré, en septembre, vouloir, en moyenne, télétravailler 2,1 jours par semaine, contre 1,4 jour en février.
Pour autant, le bureau à la maison est encore d’être une évidence pour les salariés franciliens : 63% des personnes interrogées souhaitent travailler la majorité de leur temps dans leur entreprise (au moins trois jours par semaine). Et ils ne sont que 8% à vouloir travailler exclusivement à distance, alors que certains observateurs annonçaient dès le printemps une révolution dans le monde de l’entreprise.
La crainte d’être loin des décisions
Après le confinement, «la vie sociale avec les collègues» est la première raison de venir au bureau pour 55% des salariés, contre 47% auparavant. Une raison particulièrement mise en avant par les moins de 30 ans, qui estiment à 55% que leurs collègues «sont aussi des amis». Un chiffre «deux fois plus élevé que pour les plus de 50 ans», note le sondage.
Dans le rang des télétravailleurs réguliers (hors confinement), le sentiment d’isolement dans l’entreprise est deux fois plus présent que chez les autres : «24% des télétravailleurs réguliers avouent même qu’il leur arrive d’avoir peur d’être licenciés, c’est moitié plus que ceux qui télétravaillent rarement ou jamais (15%)». Enfin, visio, mail et téléphone ne semblent pas non plus avoir pleinement convaincu : 83% des répondants préfèrent échanger en face à face.
Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 13 février au 6 mars, puis du 1er au 18 septembre, auprès d’un échantillon de 3 000 salariés (1 500 à chaque période), représentatif des salariés de Paris et de la petite couronne travaillant dans un bureau au sein d’entreprises comptant plus de 10 salariés (méthode des quotas).
Avec l’AFP.