Si, pour un Français sur deux, les «habitudes de consommation ont changé de manière permanente» depuis le début de la pandémie, la montée en puissance du digital ne les a pas dissuadés de fréquenter les commerces physiques, relate Le Figaro.
Depuis le 19 mai, jour de réouverture des magasins dits «non essentiels», les commerces ont retrouvé leurs clients. Durant les quatre jours qui ont suivi le déconfinement, les montants payés par carte ou carte bancaire sur téléphone mobile ont grimpé de 20%, en moyenne, par rapport à la même époque en 2019, rapportait au début de la semaine le quotidien national.
Certains secteurs en sont sortis largement gagnants, comme les articles de sport (+186%), hors habillement, l’horlogerie et la bijouterie (+165%), voire les jouets, les jeux et les loisirs (+146%). Mais cette frénésie d’achats masque aussi des tendances de consommation plus profondes. «Pour un Français sur deux, il y aura bien un avant et un après-crise du Covid-19», selon une étude du cabinet AlixPartners, indique Le Figaro dans un autre article.
Ainsi, 50% des Français estiment que leurs «habitudes de consommation ont changé de manière permanente» depuis le début de la pandémie. On pense, bien sûr, à la grande ruée sur les achats en ligne. Mais là encore, la réalité semble plus nuancée. Exemple : la part des consommateurs qui veulent acheter «plus en ligne» est de 21% pour les produits de beauté, contre 16% «plus en magasin». Bref, le boom de la vente en ligne n’a pas entraîné une désaffection des commerces physiques.
Repas à domicile et streaming
Mais l’essor du numérique se fait toutefois sentir partout dans les habitudes de consommation. Les repas à emporter, par exemple, n’ont jamais eu autant de succès : «80% des 20-40 ans commandent des repas au moins une fois par semaine en moyenne». Les «Dark Kitchen», ces restaurants sans salle et sans serveurs, dont les plats sont distribués uniquement via des plateformes de livraison, ont poussé comme des champignons.
Le hiving fait aussi son entrée en France, vingt ans après les Etats-Unis. Les objets connectés, les mobiles et les ordinateurs permettent de rester chez soi sans se couper de l’extérieur. La pandémie a accentué cette tendance de fond, selon AlixPartner, qui note que les divertissements à domicile ont été davantage plébiscités : «11% déclarent vouloir voir plus de films au cinéma, contre 30% à la maison, et 22% pour regarder plus de sport à la maison, contre 16% au stade».
Enfin, d’autres tendances semblent se confirmer, comme le tourisme local. Près du quart des Français (24%) souhaite privilégier un séjour local ou régional, contre 10% pour la longue distance. Près de huit Français sur dix déclarent que la pandémie a augmenté leurs préoccupations environnementales «et la moitié d’entre eux (38%) reconnaît que cela a eu un impact sur leurs décisions d’achats».