Alors que le gouvernement envisage d’imposer un reste à charge obligatoire aux utilisateurs du Compte personnel de formation, une enquête du ministère du Travail détaille les usages de ce dispositif par ses bénéficiaires.
Trois ans après la mise en oeuvre de sa nouvelle version fin 2019, quand ce dispositif a été basculé en euros et non plus en heures de formation, le CPF a permis de financer plus de 5 millions de formations pour quelque 7 milliards d’euros, note le ministère dans une enquête publiée vendredi dernier.
Au total, 2 millions de personnes ont eu recours au CPF en 2021, d’après une enquête menée par France Compétence et la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Il en ressort que près de neuf personnes sur dix ayant suivi une formation la recommandent. Dans les trois quarts des cas, l’inscription est à l’initiative de la personne.
Huit formations sur dix ont au moins un objectif professionnel et 35% des bénéficiaires disent avoir pour objectif d’améliorer leurs perspectives de carrière (26% se reconvertir). Près des deux tiers des personnes formées (64%) déclarent avoir utilisé ce qu’elles ont appris, 19% pensant l’utiliser plus tard.
La formation la plus utilisée est le permis de conduire. Par ailleurs, 17 % des formations CPF sont suivies par des personnes ne déclarant ni objectif professionnel ni finalité professionnelle, poursuit l’enquête.
La question de la participation personnelle
Autre enseignement : alors que le gouvernement envisage d’instaurer une participation financière des salariés lorsqu’ils suivent une formation, cette enquête montre qu’une personne formée sur cinq aurait été prête à payer l’ensemble des frais pédagogiques si elle n’avait pas pu utiliser son CPF.
«À l’inverse, les utilisateurs qui ont mobilisé leur CPF à l’initiative de leur employeur ou d’un démarchage commercial se déclarent rarement prêts à le faire. De même pour les utilisateurs qui ne mentionnent aucun objectif professionnel pour suivre la formation», précise l’étude.
Parmi celles prêtes à payer, on retrouve plus souvent les hommes (22%) que les femmes (15%), les plus jeunes (25% pour les moins de 30 ans, contre 8% pour les 60 ans et plus) ou encore les personnes en recherche d’emploi (22%) et les CDD (29% contre 16% des CDI).