Le contouring ne pardonne pas la médiocrité. La technique est à réserver aux expertes du pinceau, car le maquillage doit sublimer, et non dissimuler. On gomme ainsi certaines parties pour en mettre d’autres en valeur. Bref, parfait pour un nez trop plat, un visage rond ou un front court !
Le succès du contouring fait des émules. la maquilleuse «Bella de lune», abondamment copiée depuis par les instagrammeuses, avait posté sur Youtube un incroyable maquillage de clown. Si le zonage couleur de départ est étrange et caricatural – mais non dénué d’humour -, le résultat final est impressionnant. Tout le secret réside dans l’estompage à la poudre et au pinceau.
Le contouring ethnique façon henné est encore plus original. S’inspirant des tatouages au henné des femmes d’Afrique du Nord, la maquilleuse Aslam a une technique très particulière : elle dessine des motifs très complexes sur les pommettes, l’arcade sourcilière et le menton, avant de les estomper au pinceau kabuki.
Le contouring serait-il un booster de créativité ? Dans son auto vidéo, Belinda Nicoll explique comment faire ressortir son décolleté grâce à la technique. Eta, une maquilleuse américaine, a même fait le buzz en créant un contouring pour les pieds.
Le strobing, la french touch du contouring
Avec son effet naturel garanti, ce procédé venu d’outre-Atlantique revendique haut et fort ses origines françaises. Le mot vient de l’anglais «strobe», allusion aux projecteurs stroboscopiques, chers aux shows et aux clubs. C’est qu’il s’agit ici d’accentuer les zones claires, et non les zones d’ombre.
Pour s’y adonner, un seul outil, l’enlumineur de teint. Or, si les make-up artists américains appellent cette technique «le contouring à la française», c’est pour une raison bien précise : l’enlumineur de teint est, en effet, né dans l’Hexagone.
En 1992, Terry de Gunzburg crée Touche Eclat pour Yves Saint Laurent, un mélange soyeux d’eau et de silicone, autour d’un polymère hydratant. Son packaging innovant, un tube réservoir muni d’un embout pinceau, permet une application précises en toutes circonstances.
Souvent imité, jamais détrôné – il s’en vend un toutes les dix secondes à travers le monde -, ce produit mythique a donné naissance à un geste maquillage, couvrant imperfections, ridules et cernes, tout en jouant sur la lumière et l’éclat du visage.
Beaucoup plus simple à réaliser que le contouring, le strobing permet de garder la main légère et de donner de la fraicheur au teint. Il suffit d’accentuer les parties du visage qui captent le mieux la lumière : pommettes, zone T, dessous des sourcils, arc de cupidon.
Reste que toutes les peaux ne sont pas égales face à cette technique. Les peaux grasses, en particulier, auront besoin d’être matinées avant d’y avoir recours…
Le baking, plébiscité par les drag queens
En matière de maquillage, les Anglo-Saxons n’en finissent pas de réinventer la roue… Après le strobing et le contouring, la maquilleuse australienne Heidi Hamoud popularise le baking (en anglais : cuisson), directement inspirée des techniques de maquillage du spectacle.
Remise au goût du jour par la communauté drag queen, elle permet de supporter projecteurs et feux de la rampe sans avoir besoin de se repoudrer en permanence. Elle est toujours utilisée par les maquilleurs de théâtre, qui peaufinent le procédé en passant un glaçon sur le visage. Tenue garantie, donc.
Reste que le baking est aussi intéressant pour masquer efficacement cernes et ridules et, bien sûr, faire tenir le maquillage. L’opération est assez simple en soi, mais nécessite tout de même vingt bonnes minutes.
Il s’agit, dans un premier temps, d’appliquer une couche d’anti-cernes sous les yeux, du coin interne de l’œil en étirant jusqu’à la tempe, et, plus généralement, sur toutes les zones du visage qui accrochent la lumière. Les perfectionnistes pourront recouvrir cette première couche avec une seconde, plus légère.
On tapote ensuite le tout avec un pinceau kabuki recouvert de poudre translucide. C’est la manoeuvre la plus délicate. Il faut vous assurer que l’anti-cernes ne s’écaille pas, ce qui accentuerait les défauts. On passe ensuite au making proprement dit.
Avec un pinceau humidifié – de préférence au fixateur de maquillage -, on presse doucement une couche épaisse de poudre translucide sur les zones du visage recouvertes d’anti-cerne. On laisse reposer, comme un soufflé, pendant dix minutes. Passé ce délai, il suffit de brosser délicatement au pinceau avec l’excédent de poudre.
Tontouring : de l’autobronzant pour un effet naturel
Dans cette technique, pas de maquillage en vue, mais de l’auto-bronzant à volonté. Et pour cause : Marissa Carter, la créatrice de la technique dirige Cocoa Brown, une marque… d’auto-bronzant ! Elle reprend toutes les bases du contouring, à un détail près : au lieu d’utiliser des fards, elle se sert de deux auto-bronzants, avec un clair pour mettre en valeur les volumes et un sombre pour affiner le visage.
Pour commencer, elle applique sur tout le visage un peu de crème auto-bronzante progressive pour donner de l’éclat au teint. Puis, elle se sert d’un pinceau taillé en biseau pour prélever un peu de mousse auto-bronzante sombre et l’appliquer sous l’os de la pommette, afin de sculpter le visage.
La texture est légère, se mélange bien et sèche vite. Et le résultat dure près de sept jours. Cette méthode ne doit toutefois pas être confondues avec le stripping, qui reprend lui aussi, les bases du contouring, mais avec une poudre de soleil.
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