Le débat sur les soins aux pierres précieuses est encore loin d’être tranché. Pour en discuter, l’association Spa-A va réunir dans une conférence deux spécialistes du sujet : Chrystelle Lannoy, fondatrice de la marque Gémology, et la lithothérapeute Elizabeth Contal.
À l’heure où le végétal occupe la majeure partie du discours des marques cosmétiques – clean beauty oblige – le minéral fait de la résistance. «Certaines marques sont déjà sur la piste», croit savoir Marie-Paule Leblanc Peru, présidente de l’association Spa-A, qui regroupe les professionnels du spa et du bien-être.
«Que ce soit Pure Altitude, qui combine végétal, minéral et plantes extrêmes, ou Holidermie qui propose un kit de yoga facial avec un rouleau de quartz, la tendance est au goût du jour», assure la présidente. Dans l’univers du spa, le massage aux pierres – qu’elles soit précieuses, chaudes ou froides, ou aux accessoires, comme le Gua Sha, les rouleaux de jade ou de quartz rose – fait partie du décor. Les pierres, c’est du solide et cela plaît ! C’est même plutôt rassurant.
Mais les approches restent très différentes. Pouvoir vibratoire du cristal, talisman au fond du sac, outil de massage tendance ou efficacité réelle des molécules d’une gemme dans une formulation cosmétique ? Personne n’est unanime. La présidente de Spa-A a donc pris l’initiative d’une conférence débat, programmé le 6 juillet prochain, opposant une approche très scientifique des pierres, celle de Chrystelle Lanoy, fondatrice de la marque Gemology, à celle d’une créatrice de bijoux lithothérapeute, Elizabeth Contal, à la fois «New Age» et ludique.
Prouver l’existence de propriétés
À la tête de Gemology, la marque qu’elle a créée en 2007, Chrystelle Lannoy se défend de toute approche ésotérique des minéraux. Depuis l’idée de départ – montrer comment utiliser les minéraux comme ingrédients d’une gamme cosmétique -, il a fallu trois ans pour réaliser le projet. Mais le vrai défi est aussi ailleurs : il s’agit de prouver l’existence de propriétés cliniquement démontrées desdits minéraux.
La passion de l’entrepreneuse est telle qu’elle éprouve des difficultés à considérer les gemmes comme de simples bijoux. «La première pierre que m’a offerte l’homme de ma vie était un saphir. J’ai voulu le transformer en extrait. Depuis, il ne m’en offre plus», conclut-elle avec humour. Formules aux oligo-éléments, textures créatrices d’émotions, en 14 ans, sa gamme s’est enrichie de produits visage et corps.
Le département R&D de la marque a mis au point l’extraction des éléments comme le fer, le zinc, le magnésium ou le cuivre, à partir des pierres précieuses et semi-précieuses, comme le péridot ou le rubis. En mettant au point cette «oligothérapie cutanée», la marque promet ainsi d’agir directement sur les carences en oligo-éléments, à l’appauvrissement des aliments en nutriments, à leur mauvaise assimilation et aux conditions de vie stressantes.
Des pierres chargées d’énergie ?
L’engouement actuel pour les pierres, en particulier aux Etats-Unis, n’obéit pourtant pas toujours à des motivations scientifiques. «Les règnes humain et minéral vivent en étroite connexion. Les pierres, parcelles de vie, sont chargées d’énergie, vecteurs d’ondes salutaires. J’en suis convaincue», affirme, de son côté, Elizabeth Contal, qui partage une toute autre approche des pierres que celle de Chrystelle Lannoy.
De séance de yoga en méditations en stages de développement personnel, la créatrice des «bracelets de vie», des bijoux personnalisés, en est venue à fabriquer des outils de massage pour les spas, avant de parfaire son œuvre-maîtresse : la «Chambre de cristal». Inspirée par le mythe du dôme de cristal des Atlantes, avec ses pouvoirs et le souvenir de la grotte de cristal géant de Naica, au Nouveau-Mexique, elle donnerait une nouvelle dimension aux soins qui y sont pratiqués.
Pour la lithothérapeute, c’est une évidence. «Les cristaux étant des récepteurs-émetteurs et des amplificateurs d’énergie, ils parviennent à renvoyer naturellement une résonnance ou un rayonnement, capable d’améliorer le bien-être physique et psychique. D’où ce besoin de créer une géode à la fois ressourçante et apaisante, à travers des méditations guidées, des massages corporels ou de la relaxation», estime la spécialiste.
Alors, approche scientifique de la molécule ou énergétique des pierres ? Le débat reste ouvert. Une chose est sûre, même si les diamants ne sont pas forcément les meilleurs amis des femmes, les pierres ne laissent personne indifférent…
Conférence-débat du 6 juillet 2021, à partir de 18h, organisée par l’association Spa-A dans le cadre de ses After Works, au Cercle Suédois, 24, rue de Rivoli, 75008 Paris.