Après les dermatologues britanniques, c’est au tour de l’Académie de médecine de mettre en garde contre les risques cutanés d’une pose de vernis semi-permanent, pointant le rôle des lampes UV.
Les avertissements se multiplient depuis que des chercheurs de l’Université de Californie de San Diego (Etats-Unis) ont publié les résultats de leurs travaux, en janvier, concluant que le recours à des lampes UV, pour sécher le vernis, pouvait entraîner des morts cellulaires et des mutations cancérigènes.
À la mi-avril, l’Association britannique des dermatologues lançait une mise en garde contre les réactions allergiques provoquées par les acrylates, des composés chimiques couramment utilisés dans les gels et les vernis, notamment quand ils sont encore à l’état liquide et en contact direct avec la peau avant la polymérisation (chauffage avec une lampe UV ou LED). Elle préconisait l’utilisation de gants en nitrile pour les professionnels.
Vendredi dernier, c’était au tour du cénacle des médecins français de monter au créneau, en évoquant les risques d’effets secondaires d’une pose de vernis semi-permanent. «Des réactions cutanées allergiques (66 cas, 70,5%), des atteintes mécaniques des ongles (23 cas, 26,1%) et trois cas de cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induit (3,4%)», relèvent-ils dans une synthèse qui porte sur 2022.
Les phototypes clairs plus exposés
En ligne de mire, les lampes UV utilisés en prothésie ongulaire, dont le rôle «dans l’induction de ces cancers cutanés était évoqué dès 2009», notamment les rayons UVA, «connus pour endommager l’ADN des cellules de la peau», souligne l’Académie dans son communiqué.
Les médecins identifient trois facteurs aggravants. D’abord, l’âge où l’on commence à exposer ses ongles, en moyenne 20 ans. Ensuite, la fréquence rapprochée des expositions : environ 5 à 6 fois par an, «voire plus avec le développement des lampes à domicile», note l’Académie. Enfin, l’effet cumulatif des expositions aux UVA, qui représente «le risque majeur», qui peut être «aggravé par le terrain (peau claire, immunodépression)», avertit-elle.
Pour réduire ces risques, l’Académie émet plusieurs recommandations, comme, par exemple, appliquer une crème solaire avec une protection UVA, environ 20 minutes avant l’exposition des mains aux lampes UV/LED, ou encore développer des campagnes d’information pour le grand public et les professionnels, soulignant le risque lié à «une application continue des vernis semi-permanents dans l’année», notamment «chez les personnes de phototype clair».
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