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Facialiste : un renouveau pour l’esthétique ?

Facialiste, une chance pour L'esthétique ?

Le mot est sur toutes les lèvres, séduisant à la fois clientes et praticiennes. Fondatrice de l’Académie des facialistes, Catherine Bourgeois explique à Profession bien-être comment cette spécialisation pourrait bien changer le métier et en rehausser l’image.

Catherine BourgeoisProfession bien-être : « Facialiste », c’est un mot un peu barbare, voire rébarbatif, dont on ne comprend pas bien la signification…

Catherine Bourgeois : Effectivement, il sonne de façon un peu étrange en français. Le mot vient des Etats-Unis, où le terme de «facial» désigne un soin visage. D’où le terme de «facialiste» pour désigner une esthéticienne spécialisée en soin visage. Rien que de très banal, donc. En France, le mot est neuf, attrayant, exotique… Il évoque une expertise et une modernité que l’on n’associe pas toujours avec l’esthétique.

N’est-ce pas du pur marketing ?

Oui et non. Bien sûr, il y a une part de marketing, et cela rehausse le niveau du soin. Mais en fait, cela va plus loin. C’est une nouvelle approche du métier. Jusqu’ici, l’esthéticienne était une généraliste : elle jonglait entre soin visage et soin corps, pose de vernis et épilation, minceur et anti-âge. En tant que facialiste, elle va poser les limites de son activité, mais aussi affirmer son expertise. Son image s’en trouve embellie et rehaussée. Car personne ne peut effectuer à la perfection toutes les prestations que l’on propose en institut.

Se concentrer sur une seule activité nécessite de la concentration et de la confiance en soi. C’est le moyen d’effacer cette vieille image de «tire-poils et pousse-comédons» que l’on calque souvent sur l’esthéticienne. Cette image subsiste encore : c’est celle de Dominique Lavanant dans le film «Les Bronzés font du ski» : une femme superficielle, évaporée et à l’esprit limité.

Mais un soin visage reste toujours un soin visage…

Détrompez-vous ! Etre facialiste, c’est avant tout augmenter les manœuvres manuelles et diminuer le nombre de produits. Une vraie petite révolution. Au départ, un soin visage classique, c’est 15 minutes de modelage et 45 minutes de pose de produits : on nettoie, on met un masque, on enlève le masque, on met un sérum et ensuite on fait pénétrer.

Un soin facialiste, c’est 50 minutes de massage pour 10 minutes de pose de produits. C’est une façon pour l’esthéticienne de se libérer de ce carcan de produits qui l’emprisonnait. Et aussi, de réaliser des soins de plus en plus personnalisés, ce qui est la grande tendance du moment.

Et cette distance par rapport aux produits, c’est une révolution ?

Oui. Pendant des années, l’enseignement était très pauvre en thérapies manuelles. Les praticiennes n’apprenaient le soin visage qu’à travers les formations des marques. Or, l’objectif des marques, c’est avant tout de vendre des produits ! La cosmétique coréenne a vulgarisé le modèle, avec ses superpositions de différentes textures et galéniques. En fait, nous le pratiquions déjà en cabine depuis longtemps. Jeanne Gatineau, Nadia Payot, Maria Galland ou Ingrid Millet avaient montré la voie.

Mais tout ce cinéma autour des produits est un peu redondant. Un gommage, c’est un gommage, pas l’élixir de jouvence. Les clientes, elles, se tournent de plus en plus vers le naturel, les formulations restreintes et moins reproduits.

Sans produit, obtient-on le même résultat ?

Oui, il y a de vrais résultats. On travaille le visage pendant près d’une heure, on active la microcirculation, on sculpte certaines zones, la peau parait plus éclatante, plus tendue. Et surtout, il n’y a pas de recette standard. Tout est dans la perception de l’autre. Mais la vie est parfois surprenante : aujourd’hui, nous sommes de plus en plus contactées pour créer des protocoles facialistes pour les marques ! Si séduisant que cela soit financièrement, cela ne rentre pourtant pas dans nos projets immédiats.

Comment arrivez-vous à séduire les esthéticiennes ?

La pandémie a été notre meilleure alliée… Les esthéticiennes travaillent sans relâche : elles sont multitâche et multi casquettes ! Et là, brusquement, on a fermé les instituts. Elles ont eu le temps de se poser et de réfléchir. Et certaines ont décidé qu’elles allaient travailler moins et gagner plus.

Et c’est le cas ?

Oui. Car nous leur apprenons aussi à revoir leur carte de fond en comble. Elles passent alors facilement d’un soin facturé 60 euros de l’heure à un soin de 120 euros. Car les résultats sont là.

Et comment voyez-vous l’avenir de cette nouvelle voie ?

Il y aura toujours des instituts traditionnels, il en faut, et tout le monde ne peut pas devenir facialiste. Mais la demande de formations explose, notre concurrence aussi. C’est un aiguillon pour nous forcer à rechercher constamment l’excellence.

Propos recueillis par Siska von Saxenburg.

Catherine Bourgeois exerce depuis plus de 25 ans la fonction de formatrice esthétique. C’est au titre de représentante de la filière professionnelle qu’elle participe, en tant que membre de jury, aux examens de l’Education nationale de la branche esthétique. En 2020, en plein Covid, elle a créé avec Delphine Langlois, ex-superviseur des praticiens du spa du George V à Paris, l’Académie des facialistes.

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