Retour au niveau pré-Covid. En 2023, plus de 25 000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi, soit une hausse de 36,6% sur un an. Ces données proviennent de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, une étude de GSC et Altares.
« Alors que l’inflation, la hausse des coûts des matières premières, des taux d’intérêt, l’épuisement des carnets de commandes et le remboursement des PGE fragilisent les chefs d’entreprise, il est plus important que jamais de les accompagner pour qu’ils puissent sécuriser leur trajectoire professionnelle », alerte Anthony Streicher, président de l’association GSC.
D’après cette étude, l’âge médian des entrepreneurs conduits au chômage est de 45,9 ans, et plus d’un sur trois dépasse les 51 ans. Toutefois, ce sont les patrons âgés de 41 à 50 ans qui subissent le plus grand impact, avec 6 800 dirigeants situés dans cette tranche d’âge ayant perdu leur travail.
La croissance du chômage parmi les jeunes entrepreneurs n’est pas non plus négligeable avec une augmentation de plus de 40% pour les moins de 30 ans, bien qu’ils soient les moins touchés.
Coiffure et soins de beauté fragilisés
Par ailleurs, quasiment neuf dirigeants sur dix ayant perdu leur emploi gèrent de petites entreprises, avec moins de 5 employés. Dans le même temps, le nombre de patrons de structures de plus de 20 salariés confrontés à cette situation a doublé en un an.
L’étude montre aussi que l’Ile-de-France est la région la plus affectée, avec environ 5 500 entrepreneurs sans emploi cette année, soit presque 25% des suppressions de postes en France pour cette catégorie. L’Auvergne-Rhône-Alpes suit en seconde place. Quant à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et l’Outre-mer, elles affichent les progressions les plus modérées en matière de chômage entrepreneurial.
Enfin, parmi les secteurs les plus impactés. La construction a dû se séparer de plus de 5 500 de ses chefs d’entreprise, soit une hausse de 50%. Suit le secteur des services aux particuliers, avec 1 152 chefs d’entreprise qui ont perdu leur activité professionnelle au premier semestre, soit + 57,8 % par rapport à la même période de 2022.
L’étude souligne que, dans ce secteur (services aux particuliers), les activités de coiffure, soins de beauté et corporels ont été particulièrement fragilisées par la baisse des dépenses des ménages.
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